Breakfast News | 11 octobre 2017

Le coup de pression catalan

Déception des militants indépendantistes hier soir après la suspension, par le Président de la région catalane Carles Puigdemont, du processus d’une indépendance tout juste déclarée. Le but est d’entrer dans des négociations profondes avec Madrid, mais la ligne gouvernementale reste ferme et de nouvelles réponses sont attendues dans la matinée.

Les conséquences d’une véritable indépendance de la Catalogne

Le PIB catalan représente aujourd’hui 19% du PIB espagnol. Selon le virage que prendrait la séparation, les échanges commerciaux pourraient drastiquement chuter avec ses voisins espagnols et le Portugal en premier, effaçant ainsi près d’un quart de ce PIB. Concernant ses relations avec le reste de l’UE, sans le vouloir, la région quitterait l’UE dès que son indépendance serait effective. Là aussi un mal pour la croissance et la visibilité des petites comme des grandes entreprises qui commencent déjà à prendre attache en dehors de la région pour limiter l’impact sur leur business. La Catalogne se priverait également des financements sur les marchés qui passent aujourd’hui par Madrid. Or, la région est endettée à hauteur de 35,2% de son PIB et devrait assumer en plus une partie de la dette nationale qu’elle récupérerait. Ainsi, l’argument clé des indépendantistes – qui dénoncent la trop forte contribution de la région au renflouement des caisses de l’Etat par rapport aux investissements locaux reçus – pourrait bien se retourner contre eux. A une autre échelle, tout cela fait un peu écho à un certain Brexit.

La confiance gagne le FMI

Après l’OCDE et l’OMC, c’est au tour du FMI d’afficher son enthousiasme sur la croissance mondiale en relevant ses prévisions de +3,6 à +3,7% en 2017. Parmi les pays industrialisés, seules les prévisions sur la croissance du PIB des Etats-Unis et du Royaume-Uni sont revues à la baisse, respectivement à +2,2% et 1,7%. En cause, l’attente de la réforme fiscale pour les Etats-Unis et la sortie de l’UE pour le Royaume-Uni. Par ailleurs, le FMI alerte sur la faible progression des salaires, la hausse de l’endettement et la baisse de la productivité.

La concurrence s’intensifie

Sous l’effet de la réglementation, le marché de la compensation des produits dérivés de Bourse va entamer ses plus belles années. L’Eurex, la chambre compensation de la Bourse de Francfort, s’apprête à ouvrir son capital à ses clients. Une incitation financière qui ne déplaira pas aux actuels clients du marché de la compensation des swaps de taux, jusqu’ici contrôlé à 75% par la City de Londres.

Dans le reste de l’actualité

BNP Paribas ne financera plus de projets liés aux énergies fossiles.

La crise grecque a rapporté 8 milliards d’euros d’intérêts à la BCE, à savoir maintenant si elle les rétrocédera à la Grèce ou si elle les partagera entre les Etats actionnaires membres de la zone euro.

La consolidation du secteur de l’aéronautique et de la défense fait exploser ses fusions-acquisitions, dépassant les 50 milliards de dollars depuis le début de l’année, un record historique.

Le Salvator Mundi (Sauveur du monde), le dernier tableau de Léonard de Vinci encore détenu par un collectionneur privé et estimé à 100 millions de dollars, sera mis aux enchères par Christie’s le 15 novembre prochain à New York.

Une plateforme d’échanges électronique singapourienne se lance dans la création de « lingots de diamant ».

Calendrier macro-économique

  • 16h00 : rapport JOLTS sur l’emploi (Etats-Unis)
  • 20h00 : Minutes de la Fed (Etats-Unis)

Benjamin Frazer

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