Rédigées par Benjamin Frazer, Conseiller en investissements financiers chez Investeam Wealth
La BCE en quelques actions
Le pot de départ de Draghi s’est soldé par une nouvelle baisse (-10 bps) du taux de dépôt de la BCE, à -0,5 %. Ce taux rémunère, ou plutôt facture (taux négatif), les montants placés par les banques auprès de la BCE. Dès le 1er novembre prochain, l’institution compte également se remettre à acheter – programme d’achat d’actifs (QE) – à un rythme de 20 milliards d’euros par mois « aussi longtemps que nécessaire » (Draghi). La BCE a par ailleurs confirmé qu’un nouveau programme de prêts ciblés de long terme à destination des banques (TLTRO) serait lancé prochainement pour une durée de 3 ans (2 ans pour les précédents). Enfin, plus que d’habitude, Draghi a mis l’accent sur la nécessité, pour les Etats de la zone euro, d’accompagner cette politique monétaire accommodante. Autrement dit, il appelle les gouvernements à déraper sur leurs budgets respectifs pour « soutenir la croissance »…
Investir en taux souverains
Ces énièmes soutiens monétaires devraient avoir le même effet que les précédents. En concentrant ses achats sur les obligations d’Etat de la zone euro, la BCE dirige leurs taux vers des plus bas. La détente de ces derniers a d’ailleurs été spectaculaire hier. Par exemple, les taux des obligations à 10 ans des Etats français et italiens sont passés respectivement de -0,47 % à -0,37 % et de 0,97 % à 0,77 %. L’impact n’est pas anodin. Environ 30 % des fonds généraux des compagnies d’assurances françaises, servant ces fameux fonds en euros à taux « garantis », sont investis en obligations d’Etat. Les plus gros investisseurs institutionnels, dont elles font partie, sont contraints d’investir sur du papier de très bonne qualité (dette souveraine) car peu risqué. Nous avons une pensée pour eux…
Une alternative et non un miracle
Sur les marchés de taux, il convient tout d’abord d’aller chercher des signatures d’entreprise plutôt que d’Etat pour profiter de l’écart de taux, bien rémunéré pour le risque supplémentaire pris. Ensuite, au sein même de ces émetteurs privés, il est très important de les diversifier au sein de son portefeuille pour se permettre d’être opportuniste sur des signatures moins bien notées mais rémunératrices. Au final, pour un portefeuille d’obligations d’entreprise un peu plus risqué tout en restant en moyenne investment grade, on obtient un rendement significativement supérieur à celui d’un portefeuille d’obligations d’Etat.
Vers des comptes courants facturés
Les soldes espèces – comptes courants notamment – déposés auprès des banques coûtent (-0,5 %) aujourd’hui de l’argent à ces dernières. La logique voudrait donc qu’elles appliquent, à peu de chose près, les taux négatifs qu’elles subissent auprès de leur maman – la BCE. Pour cela, il aurait fallu qu’elles appliquent également, à l’inverse, les taux positifs, donc rémunérateurs, à l’époque où les taux étaient « normaux ». A vrai dire, ce système est déjà en place dans bon nombre de pays dont les Etats-Unis et l’Allemagne. En France, il ne concerne pour le moment que les grands institutionnels. Mais demain, la pression sur les banques françaises aura augmenté et peut-être que l’assiette devra s’élargir. Quelles seront les prochaines cibles ? Les petits institutionnels puis M. Tout le monde.
Dans le reste de l’actualité
On est vendredi 13, n’oubliez pas de jouer !
Un magnifique message de soutien : « Demain matin, j’utilise ma voiture de fonction, comme tous les jours. Donc je serai de tout cœur avec les Franciliens qui galéreront dans les couloirs du métro » (Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement).
Après le feu vert de la FDA, le cœur artificiel de Carmat va pouvoir être implanté aux Etats-Unis.
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