Pas de répit pour la livre turque
Vendredi dernier, Erdogan prononçait un discours très offensif envers les Etats-Unis, la livre turque dévissait alors de plus de 15 %. Hier matin, les autorités turques annonçaient des mesures de soutien pour défendre son économie et sa monnaie. Bien que légères, elles avaient suffi à donner un répit à la livre turque… avant qu’Erdogan s’empressât de les commenter. La livre turque perdait alors plus de 8 %. Ces dix derniers jours, la volatilité du cours de la devise turque a atteint celle du bitcoin, ce qui montre la vivacité avec laquelle les opérateurs de marché interviennent dessus… Pour l’heure, la perte de crédibilité de la banque centrale turque et l’annonce de mesures insuffisantes, dont l’abaissement du niveau des réserves obligatoires des banques notamment, ne sont pas prêtes d’enrayer la baisse de la devise nationale.
Quels impacts sur les marchés émergents ?
Pour les pays émergents, les problèmes émanent des stocks de dettes libellées en devises étrangères (surtout en dollars) et de la fuite des capitaux en général. Un cercle vicieux peut en résulter, affectant très vite leur économie réelle. Depuis le début de l’année, le dollar s’est apprécié de plus de 4 % face à un panier d’autres devises. Sur la même période, les dégâts les plus importants sont du côté de la Turquie (-44,8 %), dont les fondamentaux économiques et monétaires se tassent, mais ils touchent également le peso argentin (-36 %), le rouble russe (-15,1 %), le rand sud-africain (-14,5 %) et le réal brésilien (-14,1 %). A ce stade, les banques centrales tentent d’endiguer la baisse de leur monnaie nationale. Celle d’Argentine a relevé son taux directeur à 45 % et celle d’Indonésie a racheté de sa propre devise.
La porte de sortie d’Elon Musk avec Tesla
Soupçonné de vouloir manipuler le cours de Tesla en annonçant brièvement sur Twitter son projet de retirer le groupe de la cote, son patron Elon Musk a dû s’expliquer. Depuis début 2017, il est en discussion avec le Public Investment Fund saoudien, le 11ème plus grand fonds souverain au monde. Ce dernier vient d’acquérir 5 % de Tesla, ce qui en fait le 4ème actionnaire du groupe qui se trouve être à l’origine de la demande de retrait de la cote de Tesla. Par ailleurs, Musk soulignait qu’il était accompagné par Silver Lake Partners et Goldman Sachs pour mener à bien ce projet.
Un sourire pour le financement bancaire
A fin juin, le financement des sociétés non financières françaises provient à 61 % de crédits bancaires et à 39 % de financement de marché. Sur un an, le crédit bancaire aux entreprises affiche une croissance de 6 % (rythme le plus élevé depuis l’automne 2017). Selon la Banque de France, les crédits d’équipement et le financement de fusions-acquisitions à petite échelle (PME) ont nettement soutenu la tendance.
Dans le reste de l’actualité
L’Opep revoit à la baisse ses prévisions de demande de pétrole brut pour 2019.
Bitmain, le géant chinois du minage de bitcoins, prépare son introduction en Bourse à Hong Kong d’ici la fin de l’année pour quelque 18 milliards de dollars.
« Après ceux d’Air France, les pilotes de KLM menacent à leur tour de faire grève » (Les Echos).
David Wells, le directeur financier de Netflix, va quitter ses fonctions après 8 ans à ce poste ; hier, le titre chutait en Bourse de 1,32 %.
Calendrier macro-économique
07h30 : taux de chômage (France)
08h00 : indice des prix à la consommation (Allemagne)
08h45 : indice des prix à la consommation (France)
10h30 : taux de chômage (Royaume-Uni)
11h00 : indice ZEW du sentiment économique (Allemagne
11h00 : croissance du PIB (zone euro)
11h00 : production industrielle (zone euro)
11h00 : indice ZEW du sentiment économique (zone euro)
14h30 : indices des prix à l’import et à l’export (Etats-Unis)
Benjamin Frazer