Breakfast News | 16 juin 2022

Aux grands maux les grands remèdes

Hier soir, la banque centrale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 %, une hausse inédite depuis 1994. Ils s’établissent désormais dans une fourchette de 1,5 % et 1,75 %. La priorité absolue est bien de lutter contre l’inflation qui atteint 8,6 % en rythme annuel, soit un plus haut depuis plusieurs décennies. L’institution prévoit une nouvelle hausse de 0,5 % à 0,75 % pour fin juillet et vise des taux autour de 3,4 % en fin d’année et 3,8 % en 2023.

La moins mauvaise des décisions ?

Il y a encore quelques mois, la FED qualifiait l’inflation de temporaire et, refusant d’enrayer la reprise économique, se focalisait sur l’amélioration des métriques d’activité (emploi et croissance). Depuis quelques semaines, elle admet avoir tardé à agir contre l’inflation galopante. Les priorités se sont donc inversées, car une inflation qui demeure élevée pourrait être un frein encore plus fort à l’activité que le resserrement monétaire lui-même.

Après la pluie, le beau temps

Bien sûr, le resserrement monétaire de la FED aura un impact négatif à court terme sur l’activité, ce qui est finalement l’effet collatéral recherché. Mais il faut y voir un mal pour un bien, à savoir la relance d’un nouveau cycle économique. A ce stade, la FED s’attend à un niveau de chômage autour de 3,7 % cette année et 3,9 % en 2023, ainsi qu’à une croissance économique de 1,7 % cette année (contre 2,8 % anticipé en mars dernier). Ces prévisions, qui tiennent compte des tours de vis monétaires à venir, n’apparaissent pas si mauvaises que cela (pour le moment).

En Zone euro

Une réunion « extraordinaire » s’est tenue hier à la BCE pour évoquer le niveau des taux et plus particulièrement les écarts de taux d’emprunts entre Etats membres, à l’exemple de l’Allemagne qui emprunte à 1,6 % sur 10 ans tandis que la Grèce emprunte à 4,2 %. L’institution, qui doit garder en mémoire la crise des dettes souveraines de 2010-2011, a à cœur d’éviter une saison 2. C’est la raison pour laquelle elle travaille à la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation, i.e. l’agrandissement des écarts de taux d’un pays (du Nord) à un autre (du Sud).

Dans le reste de l’actualité

L’ouverture d’une seconde ligne de métro à Rennes est prévue pour septembre.

André François-Poncet, Président du Directoire de Wendel, crée la surprise en annonçant son départ.

Calendrier macro-économique

13h00 : Minutes de la réunion du MPC (Royaume-Uni)

14h30 : permis de construire (Etats-Unis)

14h30 : mises en chantier (Etats-Unis)

14h30 : inscriptions hebdomadaires au chômage (Etats-Unis)

14h30 : indice manufacturier de la FED de Philadelphie (Etats-Unis)

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