Les casseroles allemandes
En Allemagne, rien ne va plus en Bourse. Après la fraude de Wirecard, voici venu le temps de l’abaissement des perspectives de croissance pour SAP. Le groupe est (était ?) un géant mondial des logiciels et la première capitalisation boursière allemande. Le nouveau PDG de SAP, Klein, a douché les objectifs de rentabilité financière (inatteignables) fixés par son prédécesseur, McDermott. Le groupe en a beaucoup souffert hier en Bourse, dégringolant de 22 % : l’équivalent, en euros, de près de deux fois la capitalisation boursière de la Deutsche Bank (première banque allemande) !
L’euro fort
Depuis le début de l’année, la monnaie unique est en hausse d’environ 6,5 % face à un panier de devises étrangères et d’environ 5,5 % face au seul dollar américain. Selon les estimations de la BCE, l’explication vient au moins pour moitié de la moindre réaction des autorités monétaires européennes en comparaison avec celle de la banque centrale américaine (Fed). Cela parait normal dans la mesure où plus une banque centrale imprime de billets (pour racheter des actifs), plus elle dévalorise la devise de sa zone monétaire.
Boycott
Le récent projet de loi contre le séparatisme islamiste et les durs propos de Macron contre l’islamisme radical (après l’assassinat de Samuel Paty) sont mal digérés par le Président turc Erdogan. Ce dernier appelle au boycott des produits français. Plusieurs groupements au Qatar, au Koweït et en Jordanie le pratiquent déjà plus ou moins. En montrant les crocs, Erdogan pense occuper une place de leader de l’islam dans la région. Il joue également la carte du nationalisme/populisme pour redorer sa popularité domestique. Il conviendrait toutefois de rappeler à Erdogan que le rapport de force ne lui est pas favorable avec la France (et l’UE en général) : les exportations françaises en Turquie ne représentent que 1,2 % (moins de 3 % en incluant les pays cités plus haut) des exportations totales. Du point de vue du business, il semblerait que ce soit une mauvaise stratégie : la devise turque établissait hier un nouveau plus bas historique.
Flou artistique
A l’occasion de sa publication de résultats pour le troisième trimestre (T3), le loueur de voitures Europcar a estimé qu’il n’était plus possible de fixer des objectifs pour l’exercice 2020. Au T3, son chiffre d’affaires a été divisé par deux et son résultat opérationnel par cinq. Après avoir obtenu l’accord de la majorité de ses porteurs d’obligations, le groupe a annoncé avoir nommé un administrateur ad hoc pour restructurer sa dette. Parallèlement, sa capitalisation boursière continue de fondre : -86,6 % en 2020 et -95,1 % en cinq ans.
Dans le reste de l’actualité
Michel Drucker va mieux, mais il ne reviendra pas à l’écran avant février 2021.
Prévue la semaine prochaine, l’introduction en Bourse du chinois Ant Group devrait battre tous les records.
Calendrier macro-économique
13h30 : commandes de biens durables (Etats-Unis)
15h00 : confiance des consommateurs (Etats-Unis)