Presque la pleine forme
Selon les chiffres publiés hier par le BEA (Bureau of Economic Analysis), l’économie américaine a clôturé 2021 avec une croissance de son PIB de 5,7 % (un record depuis 1984), après une baisse de 3,4 % en 2020. Si l’activité a ralenti au troisième trimestre, sa reprise a été meilleure que prévu au quatrième trimestre (+6,9 % en rythme annualisé). Bien sûr, cette croissance a été portée par les faramineuses politiques monétaires et budgétaires (12,4 % de déficit public en 2021). Si le poids de la dette publique (99,7 % du PIB) ne présente pas plus de risque que dans d’autres grandes puissances mondiales, la surchauffe de l’économie avec une inflation à 7 % reste un problème.
La réponse monétaire
Pour calmer l’inflation, rien de tel qu’une hausse des taux et un moindre recours à la planche à billets. Ce mercredi soir, la Fed a confirmé qu’elle mettrait fin, début mars, à ses achats d’actifs nets, avant de relever, mi-mars, ses taux directeurs pour la première fois depuis le début de la crise. Au moins quatre hausses sont attendues cette année et trois autres en 2023. Des déclarations légèrement plus « sévères » par rapport aux anticipations.
Le paradoxe
Des résultats à la fois insolents mais insuffisants pour sauver les plus emblématiques des valeurs de croissance, à l’exemple de Tesla hier. En 2021, malgré la pénurie de semi-conducteurs, le groupe affiche un profit exceptionnel de 5,5 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 54 milliards (+71 %), avec un doublement de 12 % de sa marge opérationnelle ! Des métriques, donc, incroyables par rapport aux autres constructeurs mondiaux et même si Tesla est un petit peu à part, car « nouveau » et donc plus « agile ». Alors pourquoi l’action a-t-elle chuté de 11,6 % hier dans la foulée de cette publication de résultats ? Parce que c’est une valeur de croissance (très) chère dans un contexte de reprise économique et de remontée des taux. L’action Tesla perd près de 22 % depuis le début de l’année.
Servi sur un plateau
A l’autre bout du spectre automobile, se situent des constructeurs traditionnels comme l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. En Bourse, ces valeurs, dites cycliques, dépendent de la bonne forme générale de l’économie, à l’inverse des valeurs de croissance. L’alliance n’a pas encore publié ses résultats 2021, mais a communiqué hier sur une feuille de route commune à horizon 2030 intégrant la mutualisation de moyens et l’électrification massive des gammes. L’annonce porte sur 23 milliards d’euros d’investissements sur cinq ans, en plus des 10 et 17 milliards déjà prévus par Renault et Nissan. A priori, ces lourds investissements n’effrayent pas les actionnaires. L’action Renault était stable hier (+0,1 %) après une montée de 5,9 % la veille et 3,2 % l’avant-veille. Elle est en hausse de près de 16 % depuis le début de l’année.
Dans le reste de l’actualité
Le marché de la BD a battu tous ses records en 2021.
La question que presque tout le monde se pose : « En immobilier, la ruée sur les châteaux serait-elle en train de s’essouffler ? » (Capital)
Calendrier macro-économique
07h30 : croissance du PIB (France)
10h00 : croissance du PIB (Allemagne)
14h30 : dépenses des ménages (Etats-Unis)
16h00 : indice de confiance des consommateurs (Etats-Unis)