A qui profitera la baisse des impôts en France
Le projet de loi de finance présenté hier prévoit une réduction d’impôts de 10 milliards d’euros : 6 pour le particulier et 4 pour l’entreprise. Concentrons-nous sur la fiscalité des personnes physiques. La baisse des cotisations salariales, compensée par la hausse de la CSG, profitera aux actifs, mais pénalisera les retraités. L’exonération partielle de la taxe d’habitation et la hausse de la prime d’activité et des minimas sociaux redonneront un peu de pouvoir d’achat aux travailleurs les plus pauvres. Sur le plan de l’épargne, l’objectif est clair : détourner les Français de leur goût (trop) prononcé pour l’immobilier en faveur du financement des entreprises – investissement en actions – à travers la métamorphose de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% sur les revenus du capital. Plus précisément, parmi les placements financiers disponibles, l’assurance-vie perd un peu de son attractivité fiscale, le PFU s’appliquant sur les contrats de plus de 150 000 euros et sur les nouveaux versements, faisant mécaniquement augmenter son taux d’imposition après 8 ans. Il en est de même pour l’épargne « réglementée ». Notamment, les plans d’épargne logement (PEL) seront soumis, dès la première année, au PFU de 30%. La seule niche fiscale pour l’investissement financier qui demeure très avantageuse pour le particulier est le plan d’épargne en actions (PEA) : après 5 ans, il n’est soumis qu’aux prélèvements sociaux (PS), de 15,5% aujourd’hui et un peu plus demain en raison de la hausse de la CSG.
La promotion de Schäuble
Conséquence du scrutin législatif de dimanche dernier, le ministre des Finances Martin Schäuble va quitter le gouvernement pour prendre la présidence du prochain Parlement allemand. Charge à la nouvelle coalition (CDU-CSU, les Verts et le FDP ?) de lui trouver un successeur. Le nom de Lindner, actuel président du parti libéral allemand FDP, figure dans la short-list.
La réforme fiscale de Trump
Parviendra-t-il, enfin, à en passer une ? Trump a présenté hier son projet fiscal, attendu depuis le début de son mandat. Moins ambitieuse que prévu, cette réforme-là a de fortes chances d’aboutir. L’impôt sur les sociétés passerait de 35% à 20%. La fiscalité du particulier serait simplifiée avec 3 tranches d’imposition au lieu des 7 actuelles : 12%, 25% et 35%. Une exonération fiscale pour les bénéfices d’entreprises stockés à l’étranger semble également prévue.
L’Etat français empruntera davantage en 2018
En 2018, le besoin de financement de l’Etat sera de 195 milliards d’euros, un montant en constante augmentation qui reste néanmoins dans la fourchette de 8% à 8,5% du PIB. Le fait le plus marquant est la part des nouvelles émissions qui serviront exclusivement au remboursement de la charge de la dette existante : 120,1 milliards d’euros, soit plus de 60% du total levé ! L’Agence France Trésor (AFT) révèle que, depuis le début de l’année, l’Etat s’est financé pour un taux moyen de 0,68% (0,37% en 2016). A noter qu’aujourd’hui la BCE détient 10% à 15% des obligations d’Etat français et qu’elle va progressivement en réduire les achats. Accompagné par une remontée généralisée des taux, l’AFT s’attend à un coût de financement alourdi l’an prochain, de l’ordre de 1,85% pour l’échéance à 10 ans.
Dans le reste de l’actualité
Les requêtes sur mobile dépassent aujourd’hui les requêtes sur ordinateur. Le PSG bat le Bayern de Munich 3 à 0 en match aller, espérons que le match retour sera différent du 6-1 pris l’an dernier face au Barça. Toyota et Mazda s’allient dans l’électrique avec l’équipementier Denso. L’Arabie Saoudite réalise la plus importante levée de fonds cette année pour 12,5 milliards de dollars face à une demande de 40 milliards de dollars. Boosté par la bourse, le patrimoine financier (par tête) des Américains dépasse de peu celui des Suisses.
Calendrier macro-économique
- 08h00 : confiance des consommateurs (Allemagne) ;
- 11h00 : climat des affaires (zone euro) ;
- 11h00 : confiance des consommateurs (zone euro) ;
- 14h00 : indice des prix à la consommation (Allemagne) ;
- 14h30 : croissance du PIB (Etats-Unis) ;
- 14h30 : balance commerciale (Etats-Unis) ;
- 14h30 : inscriptions hebdomadaires au chômage (Etats-Unis).
Benjamin Frazer