Le probable tournant fiscal américain sur les multinationales
Les Etats-Unis figurent parmi les derniers pays qui imposent leurs multinationales sur leurs revenus mondiaux. Démonstration : un groupe américain implanté en France s’acquitte aujourd’hui de l’impôt local (IS à 33,3%), et s’il rapatrie ses profits aux Etats-Unis, de la différence avec l’IS américain (35%), soit 1,7%. En définitive, il paie 35% d’IS. C’est la raison pour laquelle les Google, Apple et compagnie ne rapatrient pas leur cash de pays tels que l’Irlande. Selon les estimations, 1 000 à 3 000 milliards de dollars seraient ainsi stockés à l’étranger. Avantages de ce système : pouvoir déduire du profit imposable les pertes d’une filiale étrangère et lutter contre les délocalisations de sièges sociaux et de sites de production. Cependant, la réforme à venir semble vouloir y mettre fin.
L’Etat se désengage peu à peu
Le cas Renault dans le débat sur les bienfaits d’une présence étatique au capital d’un groupe privé a longtemps fait la Une. Après avoir cédé 4,1% du capital d’Engie à la rentrée, l’Agence des participations de l’Etat (APE) s’apprête à vendre 4,7% du capital détenu dans Renault par l’Etat dont la participation tomberait alors à 15,01%. Institutionnels et Renault lui-même sont sur les rangs pour racheter les titres. Observons le comportement des opérateurs sur le cours de Bourse de Renault : l’Etat a toujours laissé penser que, à 90 euros, il entreprendrait la cession d’un bloc de titres ; les investisseurs étant trop nombreux à vendre ce niveau, ce plafond de verre n’avait donc jamais été franchi… jusqu’à ce matin !
Le baril à 60 dollars et après ?
Le Brent de la mer du Nord évolue cette semaine autour des 60 dollars, à un niveau qui n’avait plus été observé depuis 2 ans et qui marque une hausse de 100% depuis son plus bas de janvier 2016. Ce cours reste soutenu par les perspectives d’un prolongement de l’accord sur la production lors de la réunion de l’OPEP le 30 novembre prochain. L’inquiétude soulevée par le schiste américain semble avoir été relayée au second plan ou du moins digérée par les grands groupes pétroliers.
Des nouvelles de Londres
Une première en 10 ans, la Banque d’Angleterre (BoE) décide de remonter ses taux directeurs de 0,25% à 0,5%, ce qui ne déclenchera pas pour autant un cycle de remontée des taux. L’inflation atteint 3% au Royaume-Uni pour un objectif de 2% de la BoE. L’heure était donc au simple ajustement. D’ailleurs, les marchés n’ont pas sur-réagi à la nouvelle, la livre s’est même dépréciée de 0,9% et le taux à 10 ans britannique a perdu 5 points de base, donnant ainsi 1,292% de rendement.
Dans le reste de l’actualité
Selon l’INSEE, les travailleurs indépendants sont mieux payés dans le Nord (2 800 euros par mois dans le Pas-de-Calais, 3 700 à Paris, sur une moyenne nationale de 2 510).
Même après son mandat, François Hollande réussit à chuter dans le sondage d’Elabe sur les personnalités politiques les plus populaires et perd 6 places en 1 mois pour atteindre 16% d’opinions positives.
Calendrier macro-économique
- 10h30 : indice PMI des services (Royaume-Uni)
- 13h30 : taux de chômage (Etats-Unis)
- 13h30 : balance commerciale (Etats-Unis)
- 14h45 : indices PMI des services et composite (Etats-Unis)
- 15h00 : commandes à l’industrie (Etats-Unis)
- 15h00 : indice PMI non manufacturier de l’ISM (Etats-Unis)
Benjamin Frazer