Breakfast News | 4 mai 2020

Bilan du mois

Sur les marchés, le mois d’avril est presque autant historique, mais à l’envers (c-à-d en positif), que celui de mars. Ainsi, les Etats-Unis ont enregistré leur meilleur mois boursier depuis 1987 : +13 % pour le S&P 500. En Europe, comme souvent, le rattrapage est moins fulgurant : +9 % pour la meilleure place européenne (DAX 30, Allemagne) et +4 % pour notre CAC 40 national. Les soutiens rapides des gouvernements et banquiers centraux sont les principaux agents de ce regain d’optimisme. A ce stade, les liquidités fourniers par les banques centrales dépassent déjà 8 % du PIB mondial, ce qui est colossal. Il y a également les espoirs autour de traitements contre le Covid-19 : le remdesivir de Gilead en est le plus récent. Quoi qu’il en soit, restons prudents : la hausse récente montre une certaine fragilité. Ce matin, la première séance du mois en Europe efface déjà une grande partie des gains du mois précédent (ouverture à -3,5 % pour le CAC 40).

Les mots de la BCE

Jeudi dernier, l’institution a laissé ses taux directeurs inchangés et n’a pas augmenté l’enveloppe de son programme de rachats d’actifs. Elle a simplement communiqué sur sa capacité à agir dans l’attente de nouveaux indicateurs économiques sur la zone euro. Elle a toutefois augmenté la prime offerte aux banques bénéficiant de refinancements de sa part (TLTRO), taux des prêts passant de -0,5 % à -1 %, de manière à favoriser les prêts aux ménages et aux entreprises (condition sine qua non).

Massive décroissance

Les PIB tombent. Leur chute sur le premier trimestre est souvent historique et tout le monde s’y attendait… Mais le pire reste à venir au deuxième trimestre. Au premier semestre, la zone euro affiche -3,8 %. Des pays comme l’Allemagne ou l’Autriche, ayant mieux géré la crise sanitaire et moins figé l’activité qu’ailleurs, s’en sortent mieux (-2 % pour l’Autriche). D’autres, comme l’Espagne, l’Italie ou la France, ont davantage subi la crise (-5,8 % pour la France). Selon des données Google, à la mi-avril, les Français se déplaçaient 30 % de moins que les Allemands, impactant d’autant l’activité. Par ailleurs, le tourisme, un des secteurs les plus sinistrés, compte pour 7 % du PIB français contre 4 % pour l’Allemagne par exemple.

La semaine des banques françaises

Elles publient leurs résultats trimestriels cette semaine. Seule la Société Générale a avancé sa publication au 30 avril pour « rassurer ». Le résultat net a basculé dans le rouge (-326 millions d’euros), une première depuis 2012. Les activités de banque de financement et d’investissement ont chuté de 27 % : les produits dérivés et structurés ont le plus souffert. De massives provisions ont donc été passées pour faire face à l’augmentation du risque de défaut de crédit de ses emprunteurs. La direction du groupe se veut toutefois rassurante, au moins sur sa solvabilité. A fin mars, elle affiche des ratios de fonds propres (CET1) compris entre 12,6 % et 12,7 % (environ 350 points de base au-dessus des exigences réglementaires).

Dans le reste de l’actualité

« Europcar obtient un prêt garanti par l’Etat de 220 millions d’euros » (Les Echos).

Déclarant sur Twitter que la valorisation boursière de Tesla était trop élevée, Elon Musk a fait chuter le cours de 10,3 % vendredi dernier…

Calendrier macro-économique

09h50 : indice PMI manufacturier (France)

09h55 : indice PMI manufacturier (Allemagne)

10h00 : indice PMI manufacturier (zone euro)

16h00 : commandes à l’industrie (Etats-Unis)

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