Une corrélation retrouvée sur les marchés
Vendredi dernier était une séance boursière importante. Tout est parti de l’annonce inattendue d’une hausse des salaires américains de 2,9 % sur un an, qui manquait jusqu’à présent au tableau de la reprise américaine. Cette hausse des salaires va redonner du pouvoir d’achat aux ménages, soutenir la consommation et donc faire monter les prix. Si cette tendance se confirme sur les prochains mois, elle pourrait engendrer une accélération du resserrement monétaire de la Fed et, par contagion, des autres banques centrales. Une de leurs variables d’ajustement – pour maintenir un taux d’inflation stable – étant les taux directeurs, les marchés réagissent en toute logique par une tension des rendements obligataires sur les marchés de taux et une baisse des valorisations boursières sur les marchés d’actions.
Poutine fragilisé par la croissance russe
Avec une croissance bien en-dessous des attentes pour 2017 (+1,5 %), l’économie russe continue de pâtir de la récession des années 2015-16 engendrée par la baisse des prix du pétrole et les sanctions commerciales occidentales. Production et consommation ne sont pas au rendez-vous et le pouvoir d’achat accuse une quatrième année consécutive de baisse (revenus réels à -1,7 %). Poutine, qui promettait l’inverse, est affaibli à quelques semaines des élections présidentielles.
Consécration pour les GAFAM en 2017
2017 est encore l’année des géants américains de la tech dont les profits atteignent de nouveaux records. Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft représentent, à eux seuls, 3 500 milliards de capitalisation boursière. Leur année 2018 ? Payer la tonne d’impôts pour rapatrier leur cash de l’étranger, faire face à la baisse des ventes de smartphones chez Apple, contenir l’augmentation des coûts d’acquisition de trafic depuis des requêtes pour Google, ou encore lutter contre l’érosion des recettes publicitaires pour Facebook, en raison d’une priorisation des contenus moins favorable aux marques/médias sur le fil d’actualités.
Les valeurs pétrolières ne suivent pas
Depuis le point bas de janvier 2016, le cours du baril de Brent a progressé d’environ 150 %. Les valeurs pétrolières en ont profité, mais dans une moindre mesure, à l’image de l’indice S&P 500 Energy Sector (+18,6 %) et STOXX Europe 600 Oil & Gas (+9 %) sur la période. Pour trois raisons. D’abord, l’idée d’une hausse durable des prix du pétrole ne séduit pas. Ensuite, les groupes, qui ont dû couper dans leurs dépenses pour lutter contre la baisse des cours, ne soutiendront peut-être pas longtemps leur politique généreuse de dividendes et de rachat d’actions. Enfin, ayant réduit leurs investissements, notamment sur de nouveaux sites de production, ils sont moins à même de capter 100 % de la hausse des cours du baril.
Dans le reste de l’actualité
La production de nouveaux crédits immobiliers a atteint un nouveau record en 2017 (272 milliards d’euros), après une année 2016 à 252 milliards d’euros.
La volatilité sur les marchés s’est réveillée, un peu : le VIX décolle des 10 points où il était scotché depuis plus d’un an pour atteindre aujourd’hui les 17 points.
Merkel a cédé, notamment sur la hausse de dépenses sociales, pour finaliser en ce début de semaine un accord avec le parti de la prochaine coalition allemande (SPD).
Calendrier macro-économique
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- 09h50 : indices PMI des services et composite (France)
- 09h55 : indices PMI des services et composite (Allemagne)
- 10h00 : indices PMI des services et composite (zone euro)
- 10h30 : indice PMI des services (Royaume-Uni)
- 11h00 : ventes au détail (zone euro)
- 15h45 : indices PMI des services et composite (Etats-Unis)
Benjamin Frazer