Breakfast News | 5 janvier 2021

Le paradoxe

Encore en décembre, les marchés sont restés particulièrement haussiers. C’est ainsi que se clôture une année (très) positive pour ces derniers (moins vrai en Europe) dans un contexte mondial de crise sanitaire et par conséquent économique majeure. Sur 2020, voici quelques performances en euros pour l’univers actions : Euro Stoxx 50 GR (zone euro) à -3 %, DAX 30 (Allemagne) à +4 %, Nasdaq Composite (Etats-Unis) à +34 %, S&P 500 (Etats-Unis) à +7 %, CSI 300 (Chine) à +24 %, NIKKEI 225 (Japon) à +14 %. Et pour l’univers obligataire en euros : iBoxx Corporates (obligations d’entreprises) à +2,7 % et iBoxx Sovereigns (obligations d’Etats) à +5 %.

Qui sont les magiciens ?

Les grandes responsables de cette remontée des marchés après le chaos du mois de mars sont les banques centrales. Au sein de toutes les grandes puissances mondiales, elles ont inondé de liquidités les circuits de capitaux en recourant à une création monétaire – planche à billets – massive. Parallèlement, sur le levier des taux directeurs, la Réserve fédérale américaine a rejoint d’autres banques centrales dans le club de moins en moins fermé des zéros ou autour (taux).

La manne de liquidités

Les Etats se sont massivement endettés, leur permettant d’honorer leurs promesses d’aides aux ménages et aux entreprises très vite annoncées en début de crise. Cela a eu pour conséquence de limiter la casse (emplois et faillites) mais a fait exploser les ratios de dettes publiques sur PIB (116,4 % pour la France fin septembre 2020). L’abondance de liquidités a également permis de faire grossir les programmes de rachats d’actifs déjà importants des banques centrales, de long (allongement de la durée des rachats) en large (augmentation du nombre d’actifs éligibles aux rachats), avec pour objectif de faire baisser le coût de la dette des entreprises.

Une chance ?

Comme rarement dans les crises, l’onde de choc s’est propagée très vite partout dans le monde. C’est sûrement une des raisons pour laquelle la planche à billets a autant été utilisée. En effet, toutes choses étant égales par ailleurs, créer de la monnaie la rend moins rare et donc moins chère face aux autres monnaies. Notre chance a été que la création monétaire s’est généralisée partout et a donc très atténué cet effet de perte de valeur d’une devise à une autre. Ne reste finalement à résoudre que le problème du poids des dettes… Nous y reviendrons.

Dans le reste de l’actualité

Le bitcoin flambe : il a franchi les 27 000 euros dimanche dernier.

Le confinement est de retour au Royaume-Uni quand l’Allemagne le prolonge.

Calendrier macro-économique

08h00 : ventes au détail (Allemagne)

09h55 : taux de chômage (Allemagne)

16h00 : indice PMI manufacturier (Etats-Unis)

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