Rédigées par Benjamin Frazer, Conseiller en investissements financiers chez Investeam Wealth
Industrie en péril
Le Trésor français a rendu public une étude sur l’état, déplorable, de notre industrie. Dans les années 2000, la donne mondiale est bouleversée : la Chine entre à l’OMC, des pays comme l’Inde et le Brésil émergent, l’euro nait et, par voie de conséquence, le commerce mondial explose. De 2000 à 2016, la production industrielle française recule de 3 % quand son homologue allemand grimpe de 25 % ! Le secteur du moyen-haut de gamme industriel français se fait massacré par la concurrence mondiale. L’automobile est un bon exemple ; la France prend le virage du low cost et délocalise sa production. Résultat, la production baisse de 28 % sur la période tandis qu’elle grimpe de 57 % outre-Rhin. Seuls les secteurs du matériel de transport aéronautique et ferroviaire et la pharmacie s’en sortent plutôt bien.
L’engouement autour de l’extrême droite brésilienne
Le real brésilien a réalisé une belle remontée le mois dernier, amenant la performance de la Bourse brésilienne à 9 % (en devise locale) depuis le début de l’année. C’est le plus bel exemple de résistance aux tensions observées sur les pays émergents. Le catalyseur de cette remontée serait le candidat d’extrême droite Bolsonaro, favori dans les sondages du scrutin présidentiel se tenant ce week-end. Son principal opposant, Haddad, le poulain du Parti des Travailleurs de Lula, recule en intentions de vote. Les marchés voient dans une présidence sous Bolsonaro un régime de rigueur, orienté vers le libéralisme (son conseiller économique est un homme de l’école libérale de Chicago) avec la mise en place de réformes structurelles.
Le chiffre de la semaine : 3,2 % !
C’est le taux atteint par les Bons du Trésor américain à 10 ans : un record depuis 2011 ! C’est l’effet boule de neige : la très bonne santé de l’économie américaine et de son marché de l’emploi commencent à se répercuter sur les salaires et donc sur l’inflation dont le niveau va atteindre l’objectif de la Fed. Cette dernière va donc poursuivre, voire accélérer, son programme de remontée des taux directeurs. A ce contexte s’ajoute le fait que les détenteurs de Bons du Trésor se retournent (un peu), depuis le début de la semaine, vers des émetteurs plus risqués. L’exemple parfait est l’Italie dont l’écart de taux avec ses homologues européens s’est réduit cette semaine sur fond de prévisions budgétaires moins déficitaires que prévu après 2019. Cette hausse un peu soudaine des taux américains s’explique également par la hausse du dollar qui continue à faire pression sur les dettes émergentes. Les marchés actions des pays émergents dévissaient en moyenne de 2 % hier.
L’Opep du cacao
Le marché des producteurs de cacao est plus concentré que celui des producteurs de pétrole. Dès lors, lorsque deux géants producteurs s’entendent, on peut parler d’un évènement sur ce marché. C’est le cas du Ghana et de la Côte d’Ivoire – récoltant à eux seuls plus de 60 % du cacao consommé dans le monde – qui se sont entendus sur les prix qu’ils paieront aux planteurs pour la saison à venir.
Dans le reste de l’actualité
Elon Musk provoque la SEC (l’AMF américaine) en la qualifiant de Commission d’enrichissement des vendeurs à découvert.
Calendrier macro-économique
08h00 : commandes à l’industrie (Allemagne)
08h45 : balance commerciale (France)
09h30 : indice des prix immobiliers (Royaume-Uni)
14h30 : balance commerciale (Etats-Unis)
14h30 : créations d’emplois (Etats-Unis)
14h30 : taux de chômage (Etats-Unis)