L’enlisement de la Turquie
Les éléments déclencheurs, d’ordre politique et monétaire, s’aggravent au fil des mois. En politique, le bras de fer engagé avec les Etats-Unis porte sur l’extradition du chef de la secte Gülen, l’achat d’armes russes et, plus récemment, l’emprisonnement d’un pasteur américain soupçonné d’espionnage. En monétaire, la population locale et investisseurs étrangers s’y perdent, notamment à cause de la mésentente entre Erdogan et la banque centrale. La devise nationale a touché un nouveau plus bas historique face au dollar. Elle s’est dépréciée de plus de 28 % depuis le début de l’année et d’environ 2 % sur la seule journée d’hier. L’inflation galopante (15,85 %) affiche un plus haut depuis 2003, ainsi que les taux d’emprunt d’Etat (18,5 % pour l’échéance à 10 ans).
Une rentrée italienne sportive
En septembre, le gouvernement italien, eurosceptique, dévoilera son très attendu budget pour l’année 2019. Les investisseurs seront particulièrement attentifs au financement des mesures avancées. Pour l’heure, Luigi Di Maio, vice-Président du Conseil et dirigeant du Mouvement 5 étoiles, indiquait que « ce serait bien » si le gouvernement parvenait à financer son programme sans attirer les foudres de Bruxelles : un état d’esprit qui n’échappe pas au marché obligataire italien dont les taux de rendement de l’emprunt d’Etat continuent de se tendre depuis mi-juillet. Plus important, le spread avec son homologue allemand (Bund) se rapproche à nouveau de son plus haut de fin mai.
Enrayer la baisse du yuan
La devise chinoise n’en finit pas de baisser face au dollar (- 8,5 % depuis son plus haut annuel de mi-avril). Cela fait huit semaines consécutives que le yuan glisse. Une aubaine pour les exportations du pays qui ont, de fait, absorbé la hausse des tarifs douaniers américains. Pourtant, le gouvernement et la banque centrale chinois se gardent bien d’en faire la publicité auprès des partenaires et investisseurs étrangers. D’abord, parce qu’un krach de la devise serait néfaste pour l’économie chinoise. Ensuite, parce qu’il s’agit d’apaiser quelque peu la guerre des changes (qu’il est interdit de mener). Ainsi, vendredi dernier, la banque centrale chinoise a indiqué vouloir « renchérir le coût de la vente de Renminbi par les institutions, banques et hedge funds » (Les Echos), l’objectif étant de freiner la vente de la monnaie nationale sans passer par la vente obligations du Trésor américain, dont elle est le premier créancier.
L’émancipation contrôlée de la Grèce
Hier, le pays recevait son tout dernier virement de l’aide accordée par ses créanciers : un chèque de 15 milliards d’euros. Le bilan du plan d’aide financière totalise aujourd’hui 273 milliards d’euros versés sur 8 ans. La Grèce ne sera plus sous tutelle à partir du 20 août prochain. Pour autant, elle n’est pas lâchée dans la nature et devra répondre à certaines exigences : présenter un excédent public primaire de plus de 2,2 %, poursuivre son programme de réformes, privatiser des structures étatiques et réduire la dépense publique.
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Benjamin Frazer