Rédigées par Benjamin Frazer, Conseiller en investissements financiers chez Investeam Wealth
Le retour de l’aversion au risque
2018 marque clairement le retour de l’aversion au risque. Celle-ci s’est traduite par une volatilité largement accrue de l’ensemble des marchés. La raison de cette méfiance ne prend pas ses sources dans la micro-économie puisque les entreprises affichaient encore majoritairement des résultats très positifs mais davantage de la macro-économie : la montée des risques liée aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, la fin des politiques hyper accommodantes des banques centrales et la détérioration cyclique des indicateurs macro-économiques observée depuis l’automne (en particulier en Chine et en Europe).
La rare baisse concomitante des marchés obligataires et actions
Dans ce contexte, ces deux marchés ont souffert en même temps. Sur les obligations, la hausse des taux est bien plus importante sur les souches obligataires d’émetteurs privés que publics (en dehors de l’Italie) et, plus précisément, d’émetteurs privés de qualité de crédit moyenne et faible (high yield). Sur les actions, les valeurs les plus fragiles – petites capitalisations – ont le plus pâti de cette situation, après de très belles années de hausse. En ce qui concerne les grandes capitalisations, les valeurs défensives ont mieux résisté que les valeurs de croissance sur la deuxième partie de l’année (baisse marquée des marchés).
La situation aux Etats-Unis
Vendredi, un indicateur économique a rasséréné les marchés : les créations d’emplois aux Etats-Unis ont été beaucoup plus fortes qu’attendu. Le taux de chômage est resté contenu en-dessous de 4 % et la progression des salaires ont enregistré une progression de +3,2 % sur 2018 (pas forcément très bon pour l’inflation d’ailleurs). La machine économique américaine n’est donc pas enrayée ! Le Président de la Fed a également fait des déclarations rassurantes promettant d’être « patient » (pour la remontée des taux) en 2019. Les marchés américains s’offraient vendredi une belle séance, de +3,43 % (S&P 500).
La situation en Europe
Les indicateurs restent positifs, mais se dégradent. Le mois dernier par exemple, l’indice PMI composite de Markit est tombé à un plus bas de 5 ans en zone euro. Les perspectives de croissance économique s’en trouvent affectées, la BCE a ramené sa prévision à +1,7 % de croissance du PIB en zone euro. En France, l’activité du secteur privé souffre beaucoup en raison du mouvement des gilets jaunes. En Allemagne, l’industrie évolue sur un plancher de 3 ans et les services sont au plus bas depuis plus de deux ans. Hors zone euro, l’ambiance est plombée par le Brexit. Le Royaume-Uni a enregistré sa plus faible croissance trimestrielle (+0,1 %) depuis mars 2009.
Dans le reste de l’actualité
Au 1er janvier, la France compte 35 000 communes, contre plus de 36 000 en 2015.
Calendrier macro-économique
08h00 : commandes à l’industrie (Allemagne)
11h00 : ventes au détail (zone euro)
16h00 : commandes à l’industrie (Etats-Unis)
16h00 : indice PMI non manufacturier de l’ISM (Etats-Unis)