Pâques ou Pâque

L’amalgame est souvent fait entre le nom pluriel des fêtes de Pâques, commémorant la résurrection du Christ, et son homonyme au singulier de la célébration juive : la Pâque.

Cet amalgame nécessite un petit cours d’étymologie. Au fil des siècles, le terme de Pâques n’a pas eu la même sémantique ni la même orthographe. Son étymologie remonte à l’hébreu biblique pesah « Pâque », repris plus tard en grec paska puis en latin chrétien pascha « la Pâque juive ». Dès lors, ce substantif évolue à partir de racines judéo-chrétiennes.

Originellement, Pâques s’orthographie sans « s » et désigne la fête juive de la « Pâque » illustrant le passage de la mer Rouge par le peuple hébreu. Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), le Xème siècle alternera entre pasches et paschas pour désigner les fêtes juive et chrétienne. Sous Chrétien de Troyes, dans la seconde partie du XIIème siècle, le mot évolue au féminin singulier : la Pasque. Toujours selon le CNRTL, ce n’est qu’après le XVème siècle qu’une distinction sémantique s’opère entre les fêtes juive et chrétienne. Il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle pour que s’impose son orthographe que l’on connaît aujourd’hui : la fête de Pâques. La Pâque reste toutefois employé au sein de l’Eglise catholique et désigne le Christ ou l’agneau Pascal.

15/04/17 — Source : Le Figaro