A l’heure de revirements politiques majeurs
Les risques politiques occupent le devant de la scène depuis maintenant plusieurs mois. Trois faits politiques ont animé ce mois de mars.
Dans l’ordre chronologique : le recul des ardeurs populistes au sein de la zone Euro — avec la défaite du Parti pour la Liberté (PVV) aux législatives néerlandaises, le rejet de la première réforme phare de l’administration Trump — qui visait le démantèlement de la loi sur la santé Obamacare — et le déclenchement de la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne par la Première ministre britannique — avec l’invocation de l’article 50 du Traité de Lisbonne.
Ces événements revêtent une portée significative qui ne devrait pas être sans conséquences sur les marchés de capitaux mondiaux. L’une d’elles réside dans la contraction de la prime de risque des emprunts des États de la zone Euro et des pays émergents, exprimant une baisse de la perception du risque de gouvernance pour les pays de la zone Euro et du risque d’isolement pour les pays émergents.
Outre-Atlantique, la pilule est plus amère. Un Président sans majorité pour faire passer ses réformes est un Président impuissant qui ne tient pas sa feuille de route, d’où ce mois-ci la sur-performance marquée des marchés européens sur leurs homologues américains.
Ces revirements politiques, qui à la fois abaissent et augmentent les risques, ne sont pas faits pour générer de la visibilité à moyen terme. Ils devraient donc se traduire par des incertitudes, matérialisées en hausse de la volatilité sur les marchés. Or, depuis le début de l’année, cette dernière évolue à ses plus bas niveaux historiques, en baisse constante depuis le pic du 8 novembre dernier à l’occasion de l’élection de Donald Trump.
Suivant l’adage boursier « le marché a toujours raison », nous pensons que le mieux à faire est de camper sur ses positions sans prendre de pari, synonyme de contre-performance dans bien des cas.
4 avril 2017 – Benjamin Frazer