Ça continue

Les principales métriques qui ont affecté les marchés d’actions et de taux d’intérêt en mars n’ont pas changé au cours du mois d’avril si ce n’est une difficulté supplémentaire du fait des reconfinements chinois impactant les chaînes d’approvisionnement et donc les prix.

Sur le front de l’inflation, la dynamique haussière ne s’enraye pas ; elle ressort à +4,8 % en France, 7,5 % en Zone euro et 8,5 % aux Etats-Unis. La guerre en Ukraine entretient la volatilité du marché des matières premières. Il est encore trop tôt pour parler d’une inflation qui s’autoalimenterait par la hausse des salaires observée de part et d’autre de l’Atlantique, car cette dernière reste largement moins élevée que l’inflation. A cela s’ajoute le fait que les taux d’inflation « core » – hors alimentaire et énergie qui sont les composantes les plus volatiles – demeurent également en-dessous des taux d’inflation ci-dessus.

Du côté des politiques monétaires, les banques centrales durcissent le ton face à l’inflation. La FED va commencer à réduire la taille de son bilan et compte augmenter ses taux directeurs de 50 points de base à l’occasion de chacune de ses prochaines réunions cette année. En Europe, la BCE reconnaît qu’elle s’est trompée sur ses anticipations d’inflation, en qualifiant cette dernière de « transitoire », et est probablement à la veille d’annoncer des mesures de resserrement monétaire.

La conséquence logique d’une inflation élevée et d’une politique monétaire moins accommodante est la hausse des taux d’intérêt sur les marchés obligataires. Le taux de l’OAT (l’emprunt d’Etat français) à 10 ans est passé de 0,94 % fin mars à 1,41 % fin avril. Aux Etats-Unis, le taux de son homologue, le T-Bond, est passé de 2,39 % à 2,9 %. L’impact sur les emprunts privés (d’entreprises) est similaire.

Sur les marchés d’actions, en pleine saison de publication des résultats trimestriels, les entreprises, dont les ratios de valorisations boursières sur bénéfices (PER) sont les plus élevés, continuent de souffrir de ce revirement sur les marchés de taux. Les valeurs tech américaines sont principalement visées et affichent généralement de nettes sous-performances par rapport au reste du marché.