Dans l’attente d’un nouveau catalyseur

La saison des publications de résultats trimestriels s’achève sur un bilan particulièrement bon de part et d’autre de l’Atlantique, avec la perspective d’un deuxième trimestre encore meilleur. La proportion d’entreprises ayant battu les attentes des analystes est de plus de 80 % aux Etats-Unis et d’environ 65 % en Europe. Les bonnes surprises ont surtout afflué dans les secteurs de la banque, du luxe et de l’automobile.

Si les résultats d’entreprises sont majoritairement au rendez-vous, la reprise économique reste inégale selon les zones géographiques. Pour l’année en cours, les bénéfices des entreprises américaines sont attendus en hausse de plus de 20 % par rapport à 2019 (niveau d’avant crise). En Europe, les attentes pour les entreprises allemandes ne sont pas loin (19 %). En revanche, les prévisions pour les entreprises des autres grands pays sont négatives (-3 % pour les françaises et entre -10 % et -20 % pour les italiennes et les espagnoles).

L’inflation – l’indicateur macro-économique le plus surveillé ces derniers mois – commence à déraper, mais n’explose pas (encore). Hors produits volatils (matières premières notamment), l’inflation dite sous-jacente reste sous contrôle. La hausse des salaires, qui serait le réel déclencheur d’une accélération de cette inflation, est perceptible dans les secteurs les plus touchés par la pandémie. Cela n’a rien d’anormal dans le cadre d’une vive reprise de l’activité : une pénurie de main d’œuvre est constatée mais elle ne devrait être que temporaire. Le risque d’emballement durable de l’inflation paraît donc faible.

Sur les marchés d’actions comme d’obligations, les tendances de ces derniers mois restent d’actualité, sans changement notable en mai. Les marchés d’actions dites value (de rendement) se distinguent du fait de leur exposition majoritaire aux secteurs cycliques, certes dévastés par l’épidémie mais en pleine réouverture. Les marchés obligataires corporates (émetteurs privés), les souches bien notées (investment grade) et les plus longues ont continué à pâtir du spectre du retour de l’inflation et de l’arbitrage en faveur des souches high yield (à haut rendement) délaissées au plus fort de la crise l’an passé.