Historique en tous points

Nous venons de vivre un mois de mars exceptionnel.

Sur le front sanitaire, la situation s’est nettement améliorée en Chine où une sortie progressive du confinement se confirme. En Europe, il semble que nous nous rapprochions actuellement du pic épidémique, ce qui va enfin permettre d’envisager des scénarios post-confinement. Aux Etats-Unis, le pic épidémique n’est pas encore atteint, le risque sanitaire est encore mal maîtrisé et les mesures prises au niveau fédéral manquent de cohésion.

Sur le plan économique, le confinement fige l’activité et génère une perte sèche difficilement récupérable en termes de chiffres d’affaires. Cette crise constitue un test de solvabilité pour les entreprises avec, en première ligne, les plus petites dont la visibilité et la trésorerie sont réduites. Cela dit, les mesures de soutien considérables des banques centrales et gouvernements devraient être renforcées dans les prochains mois. Bien sûr, cette crise a généré une réaction violente, voire excessive, des marchés financiers qui ont enregistré, sans discernement pendant plusieurs jours, des corrections historiques, affectant lourdement les valorisations boursières et la solvabilité de nombreuses entreprises. A ce jour, il est trop tôt pour mesurer l’impact réel de l’épidémie sur l’activité et les opportunités habituellement créées par une panique de marché. La sortie progressive de la crise sanitaire, associée à la mise en place des mesures annoncées par les banques centrales et les gouvernements apporteront dans les semaines ou les mois à venir une meilleure visibilité. Le voile se lèvera également, au cas par cas, sur l’impact de la crise sur l’activité des entreprises à travers leurs publications de résultats trimestriels.

A fin mars, les répercussions de cette crise sont douloureuses pour les portefeuilles de nos clients. Leur poche obligataire a subi de plein fouet la vente massive, et souvent forcée, d’obligations d’entreprises par des investisseurs en quête de liquidité. Comme toujours lors de crises financières, ces ventes ont créé un écartement extrême des spreads de crédit. Cette pression sur la liquidité et les prix commence à s’atténuer, mais il faudra plus de temps pour que les mesures mises en place par les banques centrales et gouvernements portent réellement leurs fruits.

Malgré les risques et la volatilité excessive des marchés, nous restons confiants dans les perspectives du cœur obligataire de leurs portefeuilles, grâce au mécanisme de portage obligataire, sécurisant le capital au remboursement, et à la diversification des expositions. Dans les semaines à venir, tout notre travail va porter sur l’analyse scrupuleuse de la solvabilité des émetteurs auxquels leurs portefeuilles sont exposés. Grâce à sa diversification, leur poche actions, bien que nettement dans le rouge, a rempli son rôle en résistant mieux que ses principaux indices. Enfin, sachant que les marchés financiers réagissent toujours avec excès, des opportunités d’arbitrages ou d’investissements devraient émerger dans un futur proche.