Impact de la remontée des taux d’intérêt américains
Durant le mois de septembre, la dynamique de remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis et les perspectives de retour de l’inflation liées aux bons chiffres de l’économie américaine ont exercé une pression à la hausse sur les taux d’emprunt d’Etat.
Dans ce contexte, auquel s’ajoute le dossier préoccupant de l’Italie en Europe, les taux de référence en zone euro ont augmenté dans l’absolu. L’écart de taux entre la dette italienne et les références européennes – française et allemande notamment – s’est nettement creusé. Sur les dettes d’entreprises, les spreads de crédit se sont globalement maintenus, voire légèrement rétrécis.
Les marchés d’actions subissent toujours une réaction binaire de la part des investisseurs dont l’engouement se concentre sur un nombre très restreint de valeurs tandis que le reste de la cote est délaissé. Aux Etats-Unis en particulier, cette binarité est sectorielle. C’est ainsi que les investisseurs plébiscitent le secteur de la technologie, ce qui favorise la bonne tenue des marchés américains dans leur globalité, de plus en plus dépendants de la santé boursière de ses géants de la tech. D’une manière générale, ces élites de la cote ont un effet non neutre sur la gestion active. Ainsi, encore ce mois-ci, peu de fonds actions ont pu battre leur indice.
Depuis cet été, on observe également que la gestion value surperforme la gestion growth, ce qui peut paraître étrange à l’heure où cette dernière devrait bénéficier de l’amélioration des perspectives de croissance des économies hors pays émergents. En attendant, l’écart de surperformance qu’affiche depuis des années la gestion growth par rapport à la gestion value tend à se réduire.
Plus particulièrement, les valeurs de petites capitalisations, qui par nature capitalisent sur leurs perspectives de croissance, ont mécaniquement souffert du report des flux de la gestion growth vers la gestion value.
4 octobre 2018 – Benjamin Frazer