Jusqu’à ce que l’inflation décélère…

Le premier semestre a été marqué par une combinaison de chocs qui ont propulsé l’inflation à des niveaux élevés. Cette dernière s’est d’abord réveillée sous l’effet des déséquilibres entre offre et demande post-Covid avant de s’envoler avec la guerre en Ukraine. Aujourd’hui encore, elle ne décélère pas, atteignant, sur un an en mai, 8,6 % aux Etats-Unis et 8,1 % en Zone euro.

Les banques centrales sont les grandes régulatrices du marché des taux d’intérêt. Pourtant, certaines ont tardé à mettre en œuvre de réelles politiques monétaires restrictives. Alors qu’aux Etats-Unis, la FED a déjà relevé ses taux directeurs à trois reprises depuis le début de l’année, la BCE en Zone euro s’apprête tout juste à le faire en juillet. Néanmoins et sans surprise, au vu de ces perspectives de resserrement monétaire, les prévisions de croissance économique se dégradent rapidement. Aujourd’hui, un scénario de récession n’est plus à exclure de part et d’autre de l’Atlantique dans les prochains trimestres.

Cette conjugaison de facteurs négatifs a déjà fortement impacté l’ensemble des actifs, dont les obligations et les actions cotées, et devrait atteindre, dans les prochains mois, des marchés moins liquides comme l’immobilier ou le private equity. Depuis le début de l’année, les taux des emprunts à 10 ans des Etats américains et français sont respectivement passés de 1,5 % à 3,2 % et de 0,2 % à 2,1 %. Les marchés d’actions les plus « chers », à savoir les valeurs de croissance, ont été les plus touchés, à l’exemple du Nasdaq Composite aux Etats-Unis qui recule d’environ 20 % en euros depuis le début de l’année.

Le calme ne pourra revenir que lorsque l’inflation marquera le pas. A ce moment-là, les banques centrales s’en tiendront aux calendriers de resserrement monétaire communiqués et d’ores et déjà intégrés par les investisseurs. Les agents économiques (entreprises et ménages en premier) pourront alors de nouveau se projeter, et un nouveau cycle économique démarrer dans un climat apaisé.