La micro-économie dans le creux de la vague ?

Depuis fin avril et jusqu’à la deuxième partie du mois de juillet, les marchés ont principalement réagi aux annonces (positives) des Etats et des banques centrales après avoir anticipé une forte détérioration des fondamentaux des sociétés. Dans ce contexte, nous relevons l’accord sur le plan de relance européen adopté le 21 juillet et le maintien, le 29 juillet, par la Réserve fédérale américaine de son statu quo sur ses taux directeurs et son soutien par ses achats d’actifs.

Du point de vue de la micro-économie, la publication des résultats du deuxième trimestre des sociétés cotées est effective depuis 15 jours. Fin juillet, de part et d’autre de l’Atlantique, environ un tiers des entreprises ont publié leur situation. L’avalanche attendue de résultats divisés par deux a été vecteur de forte volatilité sur plusieurs titres : certains ont déçu, d’autres ont positivement surpris. De fait, le réajustement des valorisations (pour les actions) et des risques de solvabilité (pour les obligations), entamé depuis 15 jours, durera jusqu’à la rentrée de septembre. Nous scrutons donc au quotidien les dernières publications pour actualiser notre appréciation des émetteurs auxquels les portefeuilles de nos clients sont exposés et pour leur faire profiter d’éventuels arbitrages et/ou investissements secs.

De manière générale, nous observons des baisses de chiffres d’affaires et l’absorption (voire la transformation en pertes) d’une importante partie des bénéfices par de massives dépréciations d’actifs. Autrement dit, les sociétés ont révisé à la baisse la valeur de leurs actifs (filiales, immobiliers et marques notamment). Cela semble normal et nous jugeons ces révisions par dépréciation surtout prudentes de la part des entreprises. Sur les prochains trimestres, l’amélioration de la situation sanitaire pourrait créer de nombreuses surprises positives.

Depuis le début de la crise, notre stratégie obligataire dans le pilotage des portefeuilles de nos clients vise à sélectionner majoritairement des obligations d’émetteurs de bonne qualité de crédit (investment grade) qui ont baissé dans le flot général de ventes, faute de distinction par dossier. Cela nous a permis de compenser quelque peu des dégradations de notation subies par certaines obligations en portefeuilles, tout en bénéficiant de rendements attractifs. Nos futures recommandations continuerons dans ce sens, dans l’attente d’une nette amélioration de la situation sanitaire.