La reprise est installée. Et après ?

Ce début d’année a été marqué par une forte tension des taux.

Outre-Atlantique, la publication de bons chiffres macro-économiques a propulsé le taux de référence à 5 ans américain au-dessus des 2,50 %. La tendance a aussitôt impacté les taux européens, avec des dé- passements de seuil sur plusieurs courbes de taux, à l’instar du Bund allemand et de l’OAT française dont les rendements respectifs à 5 ans et 3 ans ont refranchi à la hausse le niveau 0.

De leur côté, les marchés d’actions se sont bien comportés. Les indices européens de petites et grandes capitalisations ont progressé de 3 % en moyenne en janvier.

Désormais, la zone euro est en bonne posture devant le reflux des risques politiques liés à la formation du gouvernement allemand et aux avancées sur les négociations du Brexit. Le chômage recule partout en Europe et les niveaux de croissance sont élevés. En particulier, l’industrie européenne affiche une forme resplendissante avec un rythme de croissance inédit depuis 20 ans. L’excédent commercial de la zone euro s’est accentué, aux dépens des Etats-Unis notamment.

La reprise est donc bien installée. La principale conséquence se lit en partie dans le taux de change. L’euro s’est renforcé face au dollar US, s’achetant à 1,24 dollar en janvier. La hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale et des taux longs aux Etats-Unis et en Europe pourrait peser sur les marchés d’actions.

Désormais, le taux d’inflation est l’indicateur à suivre dans les prochains mois. S’il est attendu en hausse un peu partout, une augmentation trop rapide minerait le travail accompli par les banquiers centraux ainsi que le pouvoir d’achat des ménages, ce qui n’est jamais bon pour les entreprises et donc pour la Bourse.

1er février 2018 – Benjamin Frazer