Le déconfinement aiguise les appétits
Les situations sanitaires diffèrent d’un pays à l’autre, au sein même d’un continent. En Europe, alors que tous les pays entrent dans un déconfinement progressif et rouvrent leurs frontières à des pays non européens, l’Allemagne entame des reconfinements ciblés avec une recrudescence de contaminations. Aux Etats-Unis, la Californie, la Floride et le Texas sont dans le même cas. L’incertitude sanitaire reste donc forte et sera probablement vecteur de volatilité encore un moment sur les marchés.
Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance. En 2020, l’institution prévoit un recul du PIB mondial de 4,9% avant un rebond de 5,4% en 2021. Par ailleurs, des frictions commerciales ont repris entre les Etats-Unis et l’UE, Washington ayant publié une liste de produits européens pouvant subir une augmentation des droits de douane fin juillet.
Sur le front du crédit, la nouvelle TLTRO (Targeted Long Term Refinancing Operation) de la BCE a rencontré un succès colossal : les banques de la zone euro ont demandé 1.300Mds€, à des taux négatifs pour beaucoup d’entre elles. Ces nouvelles liquidités devraient soutenir l’activité de prêt des banques commerciales. Par ailleurs, le marché primaire s’est révélé dynamique avec d’importantes levées de dettes (traduisant les besoins de financement des entreprises) qui ont trouvé facilement preneurs. La liquidité des marchés obligataires n’en reste pas moins tendue. Les écarts bid/ask (entre prix d’achat et de vente) restent conséquents et les achats difficiles à réaliser à des prix raisonnables.
Du côté des entreprises, les plans de restructuration se succèdent. Dans le même temps, le soutien indéfectible des autorités (par des allègements fiscaux notamment) et des banques centrales (par des rachats d’actifs notamment) présente l’inconvénient majeur de préserver, par le recours à l’endettement, des sociétés qui feraient faillite dans un contexte de taux d’intérêt normal. Ces dernières, dites « zombies », sont positionnées sur des secteurs très matures ou en déclin. Pour cette raison, nous surveillons la courbe d’endettement des entreprises auxquelles nos clients sont exposés via leurs obligations.
En attendant des jours encore chahutés, les marchés d’actions et obligataires ont été bien orientés en juin. Sur les marchés d’actions, nous relevons une surperformance des valeurs de rendement (value) vs les valeurs de croissance (growth). Cela est dû à un rebond des valeurs cycliques et des valeurs bancaires qui avaient particulièrement souffert de la chute des marchés.