Le vent tourne doucement
Le cycle des resserrements monétaires de part et d’autre de l’Atlantique touche bientôt à sa fin. A peu près tous les indicateurs macro-économiques pointent un ralentissement, même aux Etats-Unis qui résistaient particulièrement bien : l’emploi fléchit (3,8 % de chômage contre 3,5 % attendu en août), la hausse des salaires ralentit également (+0,2 % le mois passé contre +0,4 % en juillet) et les bas-de-laine des consommateurs sont presque épuisés. Tout cela a un impact à la baisse sur la croissance et l’inflation et donc, bientôt, « salutaire » pour ce qui concerne le contexte des taux.
Alors qu’aux Etats-Unis le taux de l’emprunt d’Etat à 10 ans a franchi un plus-haut de 16 ans, à près de 4,4 % il y a une dizaine de jours, son homologue français a évolué tout l’été dans une fourchette de 2,8 % à 3,2 %. La courbe de ces taux d’intérêt forme aujourd’hui un joli « U » : taux courts très élevés (alignés sur les taux des banques centrales), creux des taux autour des maturités 6-7 ans, puis lente remontée des taux annualisés sur les emprunts plus longs.
Du côté des obligations d’entreprises, les courbes des taux ne sont pas inversées : plate est celle sur les emprunts d’émetteurs de grande qualité opérant dans des secteurs peu touchés par la hausse généralisée des taux ; plus pentue est celle sur les emprunts d’émetteurs de secteurs en souffrance (immobilier en tête). Le portage obligataire rémunère toujours convenablement depuis des mois dans un contexte de taux nominaux globalement assez stables.
Ces craintes sur les indicateurs macro-économiques ont globalement pesé sur les marchés risqués d’actions. Peu de valeurs ont su se détacher du lot en août. L’indice le plus large au monde, le MSCI « All Country World Index », a chuté de 3 %. En France, les petites valeurs sont toujours boudées (CAC Small à -3,1 % en août), davantage que les grandes (-2,4 % pour le CAC 40). Le segment de marché qui s’en sort le mieux est celui de la technologie américaine : -0,8 % pour le Nasdaq Composite en euros.