Un nouveau flight-to-quality

Les marchés clôturent ce premier trimestre sur des performances positives qui, en moyenne, effacent les performances négatives du trimestre précédent.

Les craintes d’une récession, due à l’effet ciseau entre ralentissement de l’activité économique et resserrement monétaire des banques centrales, se sont estompées. En zone euro, la BCE continue d’assouplir sa politique au travers de l’octroi aux banques de nouveaux prêts à long terme (TLTRO) et d’une révision favorable des conditions de facturation (aujourd’hui fixée à 0,4 %) des dépôts bancaires. Aux Etats-Unis, la Fed ne prévoit plus de remonter ses taux avant 2020 et se prépare à arrêter le processus de réduction de son bilan à partir de septembre. En Chine, la BoC se tient prête à soutenir l’activité plus fortement que l’an passé.

Cependant, si une récession n’est plus un sujet de crainte actuel, les perspectives de ralentissement économique sont toujours perceptibles dans les valorisations de marché. Ainsi, un nouveau flight-to-quality s’opère, les investisseurs préférant les actifs moins risqués. C’est ce qui explique, d’une part, l’écartement des rendements entre les obligations d’Etat et celles des entreprises – par exemple, le rendement du Bund à 10 ans (emprunt d’Etat allemand) est repassé en territoire négatif, au même niveau que le 2ème semestre 2016. C’est ce qui explique, d’autre part, le rebond tardif des petites capitalisations, plus sensibles à la conjoncture, par rapport aux grandes capitalisations.

2 avril 2019 – Benjamin Frazer