Un paradoxe qui n’en est pas un

Les banques centrales ont au cours de ce mois, comme c’était attendu, relevé leurs taux directeurs pour faire face à l’inflation très élevée et persistante. La Federal Reserve a relevé ses taux de 0,75% (quatrième hausse depuis le début de l’année) et la BCE a procédé à sa première hausse des taux depuis 2011 en les relevant de 0,50% soit le haut de la fourchette de ce qui était attendu.

Paradoxalement, dans le même temps les taux sur le marché obligataire ont fortement baissé, en particulier sur les emprunts d’Etat. Ainsi le taux de l’OAT 10 ans est passé de 1,94% fin juin à 1,38% fin juillet. Les taux sur le marché du crédit ont également baissé bien qu’en ordre dispersé en fonction des notations.

Ce paradoxe s’explique par le fait que les marchés se sont placés en anticipation des effets de l’inflation et des hausses de taux des banques centrales, qui pourraient conduire à un ralentissement durable de la croissance économique voire à une récession. Ils ont donc corrigé peut-être de façon excessive la hausse des taux des mois précédents, elle-même excessive.

Cette baisse des taux a permis un rebond des marchés d’actions et surtout des valeurs de croissance qui étaient les plus attaquées depuis le début de l’année. Les premiers résultats semestriels de ces valeurs, dans l’ensemble plutôt bons malgré le ralentissement de l’activité, ont conforté ce mouvement de fort rebond.