Un peu trop vite en besogne ?

Le « pivot » sur l’inflation mondiale – qui alimente les espoirs d’un resserrement monétaire moins abrupt, confirmé le 30 novembre par la Fed – et l’assouplissement sanitaire chinois – qui reste incertain avec la flambée de nouveaux cas positifs – donnent des ailes à des investisseurs peut-être un peu trop enthousiastes.

Il convient de garder à l’esprit que les banques centrales ne sont pas encore à la veille, voire à l’avant-veille, d’inverser leur politique monétaire. En effet, aux Etats-Unis, même si une inflexion sur le resserrement semble actée, la Fed va continuer à remonter ses taux et à dégonfler son bilan. En Europe, la BCE ne parle toujours pas de fléchissement de sa politique restrictive, et n’a même pas commencé à réduire la taille de son bilan, ce qu’elle fera bientôt. Les taux courts ne sont pas destinés à baisser à court terme, tandis que les taux longs devraient être touchés, à la hausse, par le délestage de milliards d’obligations en portefeuilles de banques centrales.

Après un mois d’octobre exceptionnel, le mois de novembre a continué sur cette lancée. Sur les marchés obligataires, depuis le point bas de l’année observé mi-octobre, le rendement de l’emprunt public (souverain) français à 10 ans a perdu 60 points de base, passant de 2,9 % à 2,3 %. Même tendance sur les emprunts privés (d’entreprises). Les primes de risque (spreads de crédit, i.e. écarts de rendements entre les emprunts privés et publics) ont légèrement diminué sur la période, mais restent particulièrement attractives.

Sur les marchés d’actions, le CAC 40, dividendes réinvestis, n’est plus qu’à 2 % de son niveau de fin décembre 2021. Si les performances en dollars des indices boursiers américains sont tout à fait honorables sur le mois (S&P 500 à +5,4 % et Nasdaq Composite à +4,4 %), elles apparaissent toutefois négatives, ou flat (neutre) en euro puisque le dollar a concédé à la devise européenne plus de 5 % sur le mois.