Une lecture encombrée

En Chine, Xi Jinping s’est vu reconduit à la tête du Parti communiste et du pays. Il a par ailleurs écarté tout rival, potentiel ou réel, au sein du Comité permanent du bureau politique du Parti. Tout est donc en place pour un règne ad vitam aeternam. Si la croissance économique du pays marque le pas, du fait de la politique zéro-Covid notamment, elle se révèle pour le moment au-dessus des anticipations, à +3,9 % en rythme annualisé, avec une production industrielle qui reste solide, à +6,3 % sur un an, également mieux qu’attendu.

Au Royaume-Uni, Rishi Sunak, ex-Ministre des Finances, dont la position sur les finances publiques est plus ferme, a repris les rênes du pays après la démission de Liz Truss, ce qui a calmé quelque peu les soubresauts des marchés britanniques ces dernières semaines.

Aux Etats-Unis, la Fed s’en tient à son plan en relevant une nouvelle fois de 0,75 % ses taux directeurs le 2 novembre. L’emploi ne faiblit pas vraiment, mais la demande intérieure (la consommation des ménages) commence à ralentir. Grâce à un commerce extérieur favorable, la croissance américaine (+2,6 % au troisième trimestre sur un an) demeure au-dessus des attentes (+2,4 %). L’inflation reste élevée et est attendue à +8,2 % sur un an (publication prévue le 10 novembre).

En Zone euro, inflation et PIB ont déçu (publications du 31 octobre). La première accélère et culmine à +10,7 % sur un an (+10,2 % attendu) ; le second ralentit à +2,1 % sur un an. Etonnamment, les investisseurs ont peu réagi à cet assombrissement macro-économique.

Comme un rayon de soleil dans l’eau froide, la saison des résultats trimestriels s’annonce plutôt de bonne facture, à l’exception du secteur de la technologie, et plus particulièrement des majors américains. C’est d’ailleurs ce qui explique le grand écart (10 %) de performance entre le Dow Jones (valeurs industrielles) et le Nasdaq (valeurs technologiques) en octobre. Globalement, les marchés d’actions ont fortement rebondi en octobre (+8,8 % pour le CAC 40 notamment).

Sur les marchés obligataires, la détente des taux sur les dix derniers jours du mois est remise en question depuis la publication de données macro-économiques en Europe. Les taux pourraient se retendre davantage ces prochaines semaines, à moins qu’une très bonne surprise, sur l’inflation américaine par exemple, ne vienne éclaircir l’horizon.